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Ce qu'il faut faire (et ne pas faire) dans la salle à manger selon les décorateurs

  • Photo du rédacteur: Laure RUGGIO
    Laure RUGGIO
  • 10 mars
  • 4 min de lecture

Tendances


Il y a beaucoup à dire sur cette pièce en transition qui subit une véritable crise d’identité. Voici ce qu’il faut faire et à ne pas faire dans la salle à manger selon les architectes d'intérieur et les décorateurs interrogés.

30 janvier 2025


Ce qu'il ne faut jamais faire dans les salles à manger d’aujourd’hui

Ce que les décorateurs ne comprennent pas dans les salles à manger


Quels sont les péchés de décoration les plus courants que nous commettons dans les salles à manger d’aujourd’hui ? Quelles sont ces erreurs que les designers ne peuvent s'empêcher de remarquer lorsqu'ils entrent dans cette pièce, ces décisions d'aménagement intérieur qu'ils ne comprennent pas comment elles ont pu nous venir en tête ? Nous faisons le point avec ces décorateurs espagnols.


Chercher la perfection à tout prix


D'après Silvia Méndez-Vigo Chillida, responsable de l'agence madrilène eme157, « aux tables surchargées et parfaites, nous préférons une table plus informelle, plus vivante, dotée d'histoire, avec des chaises différentes, voire dépareillées ».

Mais il ne faut pas perdre de vue l'art de dresser une bonne table : « Dans les salles à manger d'aujourd'hui, il y a deux aspects. D'un côté, le bel art de la table, les serviettes en papier et les bols polyvalents. De l'autre côté, les collectionneurs d'artisanat japonais ou portugais qui préfèrent les serviettes damassées et le verre de Murano. C'est cette dernière option que nous choisissons », revendiquent les décoratrices AD100 Susana Beltrán et Elena Ayuso de l'agence espagnole La Californie.

Les professionnels de la décoration détestent les « tissus outdoor, anti-tâches et en plastique » dans les intérieurs – oui, ils font bien référence à cette nappe d'un goût douteux que vous avez récemment achetée – ainsi que les matériaux artificiels qui imitent les matériaux naturels, comme le simili bois.


Entasser les bibelots de manière désordonnée dans sa salle à manger


L'agence valencienne AD 100 Masquespacio est claire sur ce point : ce qui est absolument interdit, ce sont « les vitrines contenant des bouteilles d'alcool qui n'ont pas été bues depuis des années, ou l'exposition de vaisselle traditionnelle qui ne sera utilisée que pour des occasions très spéciales ». Ce qui suscite probablement un fort sentiment de dégoût chez les millenials, les générations élevées au mobilier IKEA et au minimalisme, se produit encore dans de nombreux foyers aujourd'hui.

Même si elle est de moins en moins utilisée, la salle à manger ne doit en aucun cas servir de débarras servant à accumuler les batteries à vélos, à motos et à scooters électriques ou les affaires de son animal domestique... « Il est très important que chacune de ces choses ait son propre espace dédié », insiste-t-on à l'agence La Californie. Et cet espace ne doit pas être la salle à manger.



Faire de la salle à manger un bureau sans le vouloir


Nous le savons : nous vivons dans des maisons de plus en plus petites et le prix du mètre carré croît de façon exponentielle. Mais dans cet article, nous vivons dans un monde idéal où il existe suffisamment d'espace pour improviser un bureau ailleurs que dans la salle à manger.

« Aujourd'hui, avec l'essor du télétravail, certaines salles à manger sont utilisées comme bureaux de travail, créant un espace empli de câbles qui conditionnent le reste de l'espace de vie », estime Jaime Salvá, fondateur de Jaime Salvá Arquitectura & Interiorismo.

Réduire la salle à manger à sa fonction première, alors qu'elle est hybride

Le concept de salle à manger tend à disparaître en tant que pièce destinée à ce seul usage. Le télétravail, l'absence d'art culinaire font que la cuisine tombe en désuétude en tant que telle, et plus encore la salle à manger. Parallèlement, il existe une autre tendance, celle des amateurs de cuisine et des grands chefs, qui tendent à faire de la salle à manger une partie de la cuisine, en lui donnant différents usages : « un studio d'enregistrement de recettes de cuisine ou un lieu atelier, une table de travail réservé à la préparation des repas ou une table pour les convives », comme le dit La Californie.



Le vintage règne en maître


« Faites en sorte que ça reste simple. » C'est le mot d’ordre que l'architecte d'intérieur Julia Miller a reçu de ses clients, un couple californien tombé amoureux d'une maison atypique des années 1980 située à Sun Valley, dans l'Idaho. « J'ai gardé cette table pendant une éternité dans l'attente du bon client », explique Julia Miller à propos de la pièce vintage de la salle à manger. Elle est posée sur un tapis touffeté à la main d'Etsy et flanquée de chaises Gangso Mobler d'époque. Une sculpture lumineuse iconique de Noguchi est suspendue comme une lune de papier au-dessus de la scène digne d'un pique-nique. Des suspensions de Verner Panton pour &Tradition et des tabourets de bar vintage Arthur Umanoff créent une séparation avec la cuisine.


La table de bistro parisien revampée


L’architecte parisien Clément Lesnoff-Rocard a insufflé sa fantaisie poétique dans un appartement traditionnel du Paris des années 1910, le transformant en foyer décontracté et lumineux où l’historique côtoie le moderne. Dans la salle à manger, l’architecte a fait recouvrir l’incontournable table de bistro parisien avec du cuir de veau, relookant au passage les pieds de table avec des feuilles d’aluminium posées à la main. Les chaises Cobra sont de Giotto Stoppino, il a lui-même conçu les étagères murales Moonrise en laiton. Lustre Trapeze d’Apparatus, vases en céramique sur la cheminée d’Enzo Mari pour Danese, argenterie : Puiforcat.


Le miroir en céramique comme œuvre d'art


Pour une famille libanaise expatriée au Congo, l'architecte d'intérieur Sarah Chirazi a rénové un grand appartement haussmannien, dans le très sélect VIIe arrondissement parisien. L'endroit est bourgeois, mais le faste d'origine a été dégradé par de précédents travaux. La salle à manger dévoile quelques couleurs vives autour d'une table de Charlotte Perriand. « Les couleurs ont été faites sur mesure par l'entreprise Bonvallet, qui a créé un bleu apaisant pour les fauteuils et un jaune paille pour les canapés. » Au mur, un miroir en céramique rappelle le motif des moulures d'époque.

Article initialement publié sur AD Espagne.


 
 
 

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